5R8M – Nosy Be

5R8M  (du 20 octobre au 4 novembre 2014) – logo3BNosy Be, la perle de Madagascar

Lorsque le Boeing 767 touche la piste de NOSY Be, il est 7h30 du matin. Voilà près de 10h00 que nous sommes saucissonnés dans un avion optimisé pour le charter, siège étroit, nourriture au rabais. Nous le quitterons, avec soulagement pour être happés par 30° de chaleur moite. 5R8M commence.

L’aéroport de NOSY Be est minimaliste, vestige colonial remis au goût du jour à peu de frais. Nous nous soumettons aux formalités du visa. Dans une certaine cohue, une police bon enfant, en uniforme des années 60, organise selon un rituel bien huilé, le labyrinthe administratif afin d’obtenir le précieux tampon. Nos bagages nous sont assez mollement jetés sur l’unique tapis roulant. Nous participons au rituel de la sortie encadrés par la maréchaussée souhaitant contrôler chaque bagage minutieusement. Quelques petites gratifications nous font rapidement sortir de la situation. Cela fait 2h que nous avons atterri. Nous nous hissons dans un car aussi valeureux que fatigué. Il nous faudra 1h pour couvrir les 20 kilomètres qui nous séparent de la destination finale. La route, en voie de mutation vers la piste, n’autorise qu’une vitesse limitée. Le car slalome entre les ornières et les colonies de volatiles de bassecour.

DSC00258smIl y a deux jours nous étions au radio-club de Busto (Milan), point de rassemblement de toutes les expéditions organisées par le Mediterranéo (N7MD, V84SMD, S21ZB). Nous nous sommes pliés, avec plaisir, au cérémonial des « pastas » et du gâteau à l’effigie de l’expédition. Le chargement de la demi-tonne de matériel effectué rapidement, le convoi s’ébranle vers l’aéroport. Enregistrement rapide malgré le contrôle pointilleux qui nous vaudra une addition de 2000 € de supplément bagage. Nous accédons à un avion qui de premier abord paraît presque cossu, nous déchantons très vite. Pas d’écran dans les sièges, casques payants, pas de clim individuelle, etc… Nous avons une pensée attendrie vers la sardine qui a déjà vécu ça, avant-nous, dans sa boîte. Des queues se forment vers les rares toilettes disponibles, ça et là des passagers tentent quelques pas dans les allées afin de prévenir les crampes. Le retour sera du même acabit, imaginez 300 passagers sans une goutte d’eau dans les toilettes. Quelques bouteilles d’eau seront parcimonieusement posées sur les lavabos !

DSC00348smAprès l’épisode du bus proche du taxi-brousse, nous sommes accueillis au NOSY Be hôtel par un personnel aussi affable qu’efficace. Tout étant bien préparé, les formalités d’usage sont rondement expédiées. La prise de possession des chambres est brève, les moustiquaires sont de mise. Nous nous dirigeons fébrilement vers la plage afin d’ériger les premières antennes. Il était, à l’origine, prévu que l’hôtel nous installe des tentes pour abriter la station. La solution s’avère impraticable. Après négociations, la direction accepte de nous céder une partie du bar. Concrètement nous déménageons un salon assez « cosi » pour y installer un shack géant d’où les appels fuseront pendant 15 jours 24 heures sur 24. La forêt d’antennes implantée sur la plage n’est pas au goût de tous. La diplomatie déployée par Gabriel (I2VGW) et Antonio (IZ8CCW) fera merveille. IK5ZUI (Michele), qui réside sur place et qui préside aux destinées du club de plongée de l’hôtel sera une interface incontournable. Qu’il en soit remercié. La fin de l’après-midi voit les premiers QSOs RTTY s’inscrire dans le Log.

16 opérateurs de 5 nationalités animeront en permanence 4 stations pendant 15 jours.

Les Oms sur place sont ainsi répartis : CW, F2DX, F5NKX, F6ENO, OE3VAG, SSB, F5EOT, ON4LO, YO9XC, 5R8UI, RTTY, F1HRE, I2VGW, IK4QJF, IZ2GNQ et la station mixte, IK4MTK, IZ8CCW, ON7RN, YO5OED. Il opèrent sur un K3 (cw), un Icom 7100 (RTTY), Un kenwood 590s (station mixte) et deux Icom 7000 pour le SSB et le 50 Mhz. Le tout soutenu par 4 Acom 1010 et un HLA 1200 transistorisé.

Pour les antennes nous avions quatre spiderbeams, un four square sur 40 mètres, des verticales sur 30, 80 et 160 mètres, deux antennes VDA + Beverages.

IMG_5218La première nuit s’annonce difficile. La tension disponible varie de 170 à 220 volts, les amplis passent en sécurité, seul le HLA 1200 assigné au RTTY supporte ce régime spartiate. Ces questions matérielles font rapidement monter la rythme cardiaque de F2DX (Pat….), F6ENO habitué aux expéditions en milieu hostile reste plus fataliste.

Chacun prend connaissance avec anxiété du tableau des RUNS, ceux qui échappent à la première nuit ont le sourire au coin des lèvres. Gabriel (I2VGW) et Antonio (IZ8CCW) sont soucieux, c’est le lot des leaders de chaque expédition, ils sont sur les dents les premiers jours.

La nuit sera copieusement arrosée par les averses tropicales, la chaleur ne tombe pas au dessous de 25°, des escadrilles de moustiques passent sous les tables trouvant nos mollets à leur goût. Quelques cliquetis sur le parquet nous rappellent que bernard-l’ermite et crabes passent par là. Ouf ! ils n’en veulent pas aux coax. L’équipe CW termine avec 23163 Contacts. Elle a, chaque nuit, essayé de travailler le 160 mètres. Malgré une propagation erratique, le contrat sur cette bande a été rempli avec 543 Qso . Le RTTY finira avec 12210 contacts. 33979 liaisons en SSB dont 160 pour le 6 Mètres. Au total 69452 QSO auront été réalisés. Globalement, les contacts auront été établis avec 70% d’européens, 20% d’américains et 8% pour les asiatiques. Les divers continents ont été contactés selon la propagation du moment.

Nous ne pouvons que constater, une fois de plus, que sous ces latitudes à cette époque de l’année et, notamment la nuit, la propagation n’est pas toujours au rendez-vous. Cela se traduit par des coupures nettes qui peuvent durer de quelques minutes à plusieurs heures. Au petit matin le 10 mètres et le 12 mètres sont souvent ouverts très tôt.

DSC00477BsmNous pouvons remercier notre ami belge ON4LO (François), sa patience est sans limite, il a répété pendant des nuits durant CQ, CQ 5R8M. Nos amis italiens très studieux ont été la cheville ouvrière du montage des antennes assistés par Michel (F5EOT). L’inénarrable Marco (IZ2GNQ) avec sa gouaille légendaire s’est avéré être, comme d’habitude, un élément indispensable au bon fonctionnement de l’expédition. Gabriel et Antonio qui n’en sont pas à leur première expérience ont su gérer l’ensemble avec calme et efficacité.

Malheureusement nos amis roumains (Ovideo YO9XC et Feri YO5ED) ne s’expriment pas en CW. Ils ne sévissent que dans la SSB on a intérêt à disposer d’un casque lourd lorsque l’on trafique à côté d’eux. HI… ON7 RN passera pendant toute l’expédition avec bonheur de la CW à la SSB et aux RTTY

Les dates de l’expédition FT4TA (Tromelin) se sont un peu chevauchées avec nous, ce qui a contribué à certaines heures et compte tenu de la propagation à une occupation totale de la bande. Il faudra y remédier pour les expéditions futures. C’est regrettable mais force est de constater après le retour que les deux expéditions ont atteint leurs objectifs, c’est à dire satisfaire le plus grand nombre en leur permettant de contacter toutes bandes-tous modes des entités qui leur manquaient.

73 de toute l’équipe

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Trafic et discipline : petite piqûre de rappel !

Il apparaît que 5R8M et le trafic que cela a généré n’échappe pas aux difficultés engendrées par le QRM volontaire ou non.

Cela veut clairement dire que, plus il y a d’indisciplinés, plus le pile-up part dans tous les sens, plus il est difficile pour l’opérateur en expédition de comprendre quoi que ce soit. Cela vaut pour tous les types de contacts. On peut admettre que pour l’OM, appeler sans cesse est fastidieux mais c’est la règle du jeu. Il faut garder son calme et beaucoup écouter pour passer là où il y a de la place. Plus on essaie de surenchérir les uns sur les autres plus l’opérateur a du mal à entendre dans le brouhaha. Donc une petite piqûre de rappel : s’il vous plaît pour les prochaines expéditions que vous voudrez contacter la première règle avant d’émettre c’est d’abord d’écouter. Cela vaut pour tous les modes. En CW l’exercice devient parfois pénible. En RTTY, souvent, on répond à une station qui n’est pas au milieu du pile-up car on arrive à la décoder ! J’entends souvent dire que les gros bras (Big guns) passent toujours en premier, c’est souvent le cas car il faut bien dégager les gêneurs mais, après plusieurs heures au casque, l’opérateur parfois un peu excédé répond 59 et ne l’inscrit pas toujours dans le log. Il est ainsi débarrassé, non d’un opérateur, mais d’un perturbateur. Donc, prendre son mal en patience si l’opérateur a décidé de contacter pays par pays ou continent par continent selon une certaine méthode, devant la masse des appelants, il ne peut pas faire autrement. En expédition, nous sommes aussi victimes du QRM volontaire qui est une sottise comme ceux qui prétendent faire la police et qui ne font qu’ajouter aux QRM.

Certains se plaignent que nous ne sommes pas toujours exactement sur la fréquence annoncée, cela est fonction du trafic, du QRM et du pile-up. Dans 99 % des cas on est autour de cette fréquence. Le trafic s’effectuant en split, il est donc inutile d’essayer de contacter l’expédition sur sa propre fréquence d’appel. Enfin, il est vain d’envoyer sur le cluster des commentaires quand on n’a pas été entendu ou pas réussi à contacter l’expédition sur toutes les bandes. Dans la plupart des cas nous ne sommes pas reliés au cluster. La moindre des choses est de consulter si la propagation vous permet d’atteindre l’objet convoité et si votre station et en adéquation avec vos ambitions. Si vous entendez un opérateur dire : « japanese only » ce n’est pas forcément une brimade à votre encontre, c’est seulement parce que pour lui c’est le meilleur moment de contacter le Japon même, si vous ne l’entendez pas.

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